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Le dernier VÉRON fabricant de pots au Placître

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four Legrain Pl
Localisation:
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Ger
Type d'article:
Les ateliers et les familles

Cet article concerne le village du Placître à Ger (Manche), qui abrite le Musée de la céramique, anciennement Musée de la poterie normande. Il utilise toute la richesse des informations contenues dans les registres paroissiaux et d’état-civil conservés aux Archives départementales de la Manche, ainsi que celles fournies par les divers dénombrements de population qui se trouvent aux archives départementales et dans celles de la commune de Ger. Il doit aussi beaucoup aux renseignements fournis par les généalogistes, qui permettent de reconstruire plus facilement les histoires familiales.

Jacques Anne VÉRON « fabricant de pots »

Pour cette recherche sur la famille VÉRON au Placître, tout commence par un renseignement glané au hasard d’une recherche sur les ESNEU, autre famille potière du village du Placître. En 1801, le 12 octobre, Jacques Anne VÉRON, époux de Jeanne Marie Jacqueline GUÉRIN, domicilié au Placître, vient déclarer à la mairie de Ger la naissance de sa fille Adelle Louise Jeanne. Il est « fabricant de pots »… Quelle est son histoire, et quelle part prend-il dans l’histoire des potiers au Placître ? Appartient-il à la famille VÉRON qui a laissé des traces épigraphiques dans ce hameau au siècle précédent ?

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LINTEAU GRAVÉ AU Placître
Plusieurs linteaux gravés dans les bâtiments du village du Placître attestent de la présence des maîtres potiers VÉRON au cours du XVIIIe siècle.

 

En 1813 et 1814, sur deux listes conservées dans les archives de la commune, qui relèvent le nom des hommes âgés de 20 à 60 ans habitant Ger, figure un Jacques VÉRON, fabricant de poteries au Placître, né le 17 octobre 1769. Une visite dans les registres paroissiaux de Ger à cette date confirme que ce jour-là, en effet, Jacques Anne VÉRON, fils de Pierre VÉRON, Placître, et de Jeanne Marguerite DEGRENNE, est né au village du Placître.

 

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Acte de naissance de Jacques Anne VÉRON 1769
Acte de naissance de Jacques Anne VÉRON (AD50, Registres paroissiaux, Ger, 1769, E93, vue 47/61)

« Jaques Anne Véron, fils de Pierre Véron Placitre et de Jeanne Margueritte Degrenne son épouze, né au Placitre le dix-sept d’octobre mil sept cent soixante-neuf, a été baptisé le lendemain par nous, vicaire soussigné, et a eu pour parain Guill[aum]e Aubert, l’Embuche, et pour marainne demoiselle Anne Charlotte Vautier, fille de feu Jaques Vautier, S[ieu]r de la Sablonnière, tous deux de cette paroisse, qui ont signé, le perre absent » – Signé : AC. Vautier ; G. Aubert, avec paraphe ; Barbedette, avec paraphe.

 

Les registres d’état-civil permettent de confirmer la présence et l’activité de fabricant de pots de Jacques Anne VÉRON au Placître au cours du premier quart du XIXe siècle, même si son acte de mariage n’y a pas été retrouvé. Dans les actes de naissance de ses enfants à partir de 1800, on le dit « fabricant de pots ». En 1818 Jacques VÉRON, fabricant de poteries au Placître, est témoin à la déclaration de naissance d’Isidore, fils de Gabriel Esneu. Le 5 juillet 1821, Jacques Véron, fabricant de pots au Placître, est témoin au mariage de Jacques Bizet à Ger, et l’acte précise qu’il a 52 ans. Le 3 août 1823, Jacques Anne est père d’une petite Mélanie Jeanne. Il est toujours fabricant de pots au Placître (1).

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Le village du Placître sur le cadastre de 1812. La flèche rouge indique l’emplacement de deux fours, alors propriété de
Jacques ESNEU. Jacques Anne VÉRON avait un droit d’usage sur le four de droite, en activité. Il devait y cuire sa
production. Ce four est celui qui figure sur la photographie au début de l’article. © AD50

 

Dans le « dénombrement » de 1824, un Jaques VÉRON est mentionné, n° 269 au Placître « fabrt » (fabricant… de poteries ? Ce n’est pas indiqué, mais sans doute...). Le nom est reconduit en 1825. En revanche pour les années 1826, 1827 et 1828, il est remplacé dans la liste au numéro 269 par un certain Etienne Vengeon, journalier, de la Rouërie. Il semble bien que Jacques Anne VÉRON ait quitté le Placître, et sans doute aussi son activité de fabricant de poteries à ce moment-là. Dans la « liste générale » des habitants de Ger âgés entre 20 et 60 ans établie en 1831, le Placître compte un Jacques VÉRON dit « Grand maître », âgé de 53 ans, cultivateur. Jacques (Anne) a alors 62 ans… Ce n’est vraisemblablement pas la même personne. En cherchant la trace de son éventuel trépas, on trouve que l’état civil de Ger fournit un acte de décès d’un Jacques VÉRON, dit « Basset » environ 95 ans, qui meurt « cultivateur » au Placître. Cet acte du 3 février 1835, précise que ce Jacques VÉRON est veuf de Marie Dumaine, fils de Gabriel VÉRON et Françoise VÉRON. Ce n’est donc pas non plus notre Jacques (Anne) VÉRON.

L’acte de mariage à Ger d’Édouard Gabriel Victor, fils de Jacques Anne VÉRON et Jeanne GUÉRIN le 28 juillet 1835, permet de retrouver la trace de ses parents. Ils habitent alors Moulines, dans le canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët. L’acte de mariage indique qu’Édouard Gabriel Victor est cultivateur à Moulines, mais ne dit rien de l’éventuelle profession de son père Jacques Anne. En revanche, on apprend que son frère Hippolyte, témoin, est clerc de notaire à Saint Hilaire. En outre, une rapide enquête dans les registres d’état-civil de Moulines permet de préciser la date d’installation de la famille de Jacques Anne VÉRON dans cette localité : il y figure un acte de décès d’Armand Jacques VÉRON, 22 ans et demi, né à Ger, fils de Jacques Anne VÉRON et Jeanne GUÉRIN, garçon, cultivateur, décédé dans le domicile de son père au village de la Braudière à Moulines… le 3 octobre 1827. Le départ de Ger se trouve donc confirmé entre 1825, au moment du « dénombrement », et avant octobre 1827.

Jacques Anne VÉRON ne survit pas très longtemps au mariage de son fils Édouard. Le registre d’état-civil de Moulines fournit son acte de décès à la date du 18 mai 1836 : le fils de Pierre Véron et Jeanne Degrenne, « époux de Jeanne Marie Jacqueline GUÉRIN, né à Ger, est décédé dans sa maison au vilalage (sic) de la Braudière [...] » à Moulines. Il est désigné ainsi : « Jacques Anne VÉRON Placitre, du Conseil municipal », sans précision de métier.

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Acte de Décès Jacques Anne Véron 1836
Acte de Décès de Jacques Anne Véron en 1836 (AD 50, Registres d’état-civil, Moulines, 1833-1842, 3E 362/4, vue 30/146)

 

Pour en apprendre un peu plus sur cette famille, l’acte de naissance d’Adélaïde Charlotte Marie VÉRON, sans doute la première des filles de Jacques Anne fournit de précieux renseignements. Elle voit le jour à Ger, à la date du 10 messidor an VIII (29 juin 1800). A cette époque, Jacques Anne VÉRON « Placître », domicilié au hameau du Placître, est déclaré « Marchand potier », tout comme Pierre Charles VÉRONTS [sic] (2), témoin de l’enregistrement. Est présente aussi Marie JOUBIN, Veuve de Jacques GUÉRIN, notaire de la commune de Saint-Hilaire. Se pourrait-t-il que Jeanne GUÉRIN, épouse de Jacques Anne VÉRON, soit la fille de ce Jacques GUÉRIN ? Marie JOUBIN est-elle sa mère (ou sa belle-mère ?) Le mariage de Jacques Anne VÉRON et Jeanne GUÉRIN n’a pas été retrouvé à Ger… Il a peut-être été célébré à Saint-Hilaire, mais nous n’en avons pas la trace, faute de registres d’état-civil pour cette commune à cette période. Une telle origine de Jeanne GUÉRIN pourrait être mise en corrélation avec le déménagement à Moulines, canton de Saint-Hilaire. Pour le savoir, une dernière piste d’archives d’état-civil reste à explorer : rechercher le décès de Jeanne GUÉRIN, pour préciser qui elle est. Il ne s’est pas produit à Moulines (dont le maire a été un temps Edouard VÉRON, fils de notre couple…). En fait, on trouve l’acte à Saint-Hilaire-du-Harcouët, à la date du 3 décembre 1864. « Dame Jeanne Guérin » veuve « du sieur Jacques Véron » est bien la fille de Jacques Guérin et Anne Joubin, née à Moulines. À sa mort, elle a « environ quatre-vingt-sept ans » … On la dit « vivant de son bien », et elle est décédée « en sa demeure sise rue des Morts » à Saint-Hilaire.

Retour sur les origines de Jacques Anne VÉRON

On sait que Jacques Anne VÉRON est le fils de Pierre VÉRON et Jeanne Marguerite DEGRENNE.

Pierre VÉRON, « Sieur du Placître », « maître pottier » selon son acte d’inhumation en date de 31 juillet 1777, s’est marié le 3 février 1757 avec Jeanne Marguerite DEGRENNE, fille de Jacques DEGRENNE, sieur Dubois, « maître de poterie ». Le père de Pierre était Jacques VÉRON, veuf d’Anne Dumaine, « maître de poterie » en 1757 (3). Pas de lieu de résidence indiqué, mais l’appellation « sieur du Placître » pour Pierre figure dans son acte de mariage. L’acte d’inhumation indique Le Placître comme lieu de résidence. Le couple Pierre VÉRON-Jeanne DEGRENNE a plusieurs enfants, et 3 fils ont eu des liens avec l’activité potière :

  • (Pierre) Charles VÉRON, né le 30 septembre 1759 au Placître, décède à 54 ans le 24 février 1811, « propriétaire », à Fontaine-Baudon. Il s’était marié une première fois le 3 octobre 1786 avec Marie BOUVY, fille de Michel BOUVY, un maître potier (pas de nom de hameau dans l’acte) ; Pierre Charles Véron était également « maître potier » selon son acte de mariage. Il s’est remarié le 20 janvier 1789, et il est alors « laboureur ». Double activité ? Ou changement d’orientation ? Entre 1789 et 1799, il apparaît comme « laboureur » ou « cultivateur » dans au moins 5 actes de l’état-civil de Ger. Il semble alors que (Pierre) Charles VÉRON n’a pas fait carrière dans la fabrication de pots…quoique… Entre 1800 et 1808, il est désigné deux fois comme « marchand potier », et trois comme « fabricant de poteries », avant de mourir « propriétaire » en 1811.            On sait qu’agriculture et activité potière étaient régulièrement associées à Ger, d’autant plus pour les ouvriers potiers, qui ne commercialisaient pas la production. La carrière de Pierre Charles VÉRON, pourtant « maître potier », est sans doute un exemple de cette double activité. Rien ne permet cependant de savoir si l’activité en lien avec la poterie est toujours en lien avec le Placître et son frère Jacques.
  • Pierre Henry Anne VÉRON, né le 23 avril 1764, mari de Marguerite Lefranc, autre fils de Pierre et Jeanne DEGRENNE, meurt en 1803 à 40 ans « fabricant de pots » au Placître, le 4 nivôse de l’an 12. La déclaration est faite à la mairie par Jacques (Julien) ESNEU, 31 ans, lui aussi fabricant de pots au Placître. En 1791, Pierre Henry est parrain d’un fils de son frère Pierre Charles : on le dit alors « maître potier ». Il s’est marié le 29 janvier 1793 à Ger, « marchand potier », domicilié au village du Placître. À la date du 31 juillet 1801, à la naissance d’une fille, il est « fabricant de pots » au Placître, comme au moment de son décès deux ans plus tard.
  • Enfin Jacques Anne VÉRON, principal sujet de l’article, dont l’histoire figure ci-dessus.

 

Des VÉRON ayant eu une activité potière au Placître au XVIIIe siècle

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Vue actuelle des deux fours figurant sur le cadastre de 1812. Au premier plan sous une protection en plexiglas, le four "Véron" : dans un acte notarial de 1759, il est identifié comme « un vieux four à pot » appartenant à André Véron. Il serait le premier modèle de four-tunnel implanté au Placître. Il possédait une charreterie sur sa face sud. Il semble avoir été abandonné dans les années 1812-1815. La fouille archéologique a montré qu’il a été plusieurs fois remanié.

Au second plan, celui qu’on appelle maintenant « four Legrain » : édifié peu avant 1759, probablement par Jacques ESNEU Hautebrousse, grand-père du propriétaire en 1812, il était partagé en communauté avec Jacques VÉRON, lui-même grand-père de Jacques Anne VÉRON. Ce four, le plus grand du site, était alors appelé « le four neuf ». Sa dernière cuisson date de 1919 par son propriétaire d’alors, Eugène Legrain. Il a été reconstitué en 1999 après une importante fouille archéologique.

 

Avec l’aide des recherches déjà menées par les généalogistes, et accessibles sur internet, une famille VÉRON au moins est clairement identifiée au Placître au XVIIe siècle. Il s’agit de Marin VÉRON, marié à Michelle ESNEU. Plusieurs potiers se trouvent parmi leurs descendants, en deux branches.

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Arbre généalogique Jacques Anne Véron
Arbre généalogique de Jacques Anne Véron

Les VÉRON ont été nombreux à Ger dans les siècles passés. Tous ne vivaient pas au Placître, et tous n’étaient pas potiers… Les recherches en ligne des généalogistes, notamment celles de Christian Henri, ont fourni une aide précieuse pour établir cette micro-généalogie des VÉRON responsables d’une production potière au Placître, qui situe mieux le dernier d’entre eux. Qu’ils en soient remerciés !

 

Ce qui précède a montré que la première « branche » quitte l’activité sans doute en 1826… La deuxième arrête plus tôt, avec François Pierre VÉRON. Ce dernier est « potier » quand il épouse Jeanne Marguerite DUMAINE en 1771, et « maître potier » lorsqu’il se remarie avec Jeanne Françoise ROULIER en 1790. Il est cultivateur au mariage de son fils Martin le 20 janvier 1807 à Ger, et meurt cultivateur le 25 juin 1815. Son acte de décès se trouve dans l’état-civil du Fresne-Poret, bien qu’il soit mort… au Placître : une partie du hameau se trouve en effet sur le territoire de cette commune ! Autre curiosité : l’acte est enregistré le 18 décembre 1815, sans explication sur le décalage entre la date du décès et son enregistrement.

En guise de conclusion sur cette petite enquête :

Jacques Anne VÉRON est bien un membre de la famille VÉRON, qui a fabriqué des pots au Placître ! Tout le monde savait déjà qu’il y avait eu là des potiers portant ce patronyme, ne serait-ce que par la présence du patrimoine architectural et des linteaux mentionnant ce nom dans le hameau (4). L’apport des archives consultées permet de préciser leur présence au XVIIIe et au début du siècle suivant, et surtout de constater que les fabricants de poteries de cette famille quittent le Placître et l’activité potière à la fin du premier quart du XIXe, relativement tôt, donc. En revanche, l’hypothèse formulée dans « Au gré du pot » p. 67 selon laquelle il y aurait « déplacement et implantation des VÉRON dans un autre hameau », en l’occurrence l’Être-au-Lièvre, est erronée ; elle est fondée sur des sources foncières, que ne corroborent pas les données issues de l’état-civil (5). Le dernier fabricant du nom de VÉRON du Placître quitte définitivement Ger. Il avait plusieurs fils, dont aucun n’a exercé d’activité potière. Et il y avait aussi des VÉRON potiers et/ou fabricants de poteries à l’Être-au-Lièvre au XVIIIe siècle, en même temps qu’au Placître, et au Breil. Ceux-là restent à étudier...

Evelyne ROBBES /AAPG / 2020

Quelques notes pour des précisions

(1) Selon les généalogistes, le couple VÉRON-GUÉRIN a eu au moins 13 enfants, tous nés à Ger. Mélanie Jeanne serait la dernière.

(2) Un des frères de Jacques Anne porte ces prénoms. Mentionné dans la suite de l’article.

(3) Jacques VÉRON a épousé Anne DUMAINE en 1732. L’acte de mariage ne donne aucun détail de profession ou de lieu de résidence (AD 50, Registres paroissiaux de Ger, 1732, vue 5/20). A noter qu’un des témoins est Jacques DEGRENNE sieur Du Bois… En 1778, les registres de Ger comptent un acte de décès qui est donné pour le sien par des généalogistes : « le corps de Jacques VÉRON, potier, âgé d’environ 85 ans a été inhumé dans le cimetière de ce lieu le 4 novembre 1778 [...]». Aucun renseignement complémentaire ne permet d’affirmer qu’il est l’ex « maître potier » de 1757, si ce n’est que l’âge correspond à peu près. À noter, si c’est bien lui, que l’année précédente, son fils Pierre, maître potier, était inhumé dans l’église. En 1757, Jacques était désigné comme « maître de poterie » et non « potier ». Les homonymes étaient nombreux : pendant la décennie 1820, trois Jacques VÉRON au moins vivaient au Placître. Celui qui est mentionné dans la liste de 1831, âgé de 53 ans, est sans doute le fils d’André Michel VÉRON et Marguerite BOUQUÉ, né en 1779 . Sa présence est attestée au Placître dans trois actes de mariages de ses enfants en 1831, 1839 et 1841. Il portait aussi les prénoms  Jacques Anne, et toujours mentionné comme « cultivateur ».

(4) Voir à ce propos, sur ce site, l’article https://ceramique-traditionnelle-en-normandie.fr/article/les-linteaux-graves-des-villages-potiers

(5) Sous la direction de Frédérique Fromentin et Benoît Coutancier, Au gré du pot, Au grès du pot, histoire d’une communauté potière, Maîtrise des Sciences et Techniques « Métiers de l’exposition » - option patrimoine, Université Rennes 2 Haute Bretagne, promotion 1999-2001.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Adresse

5, rue du Musée
Le Placître
50850 GER
France

48.6883358, -0.8356339

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