Au XVIIIe s., des fours économes en énergie !
- Mortainais Domfrontais
Les potiers de Ger (Manche) mettent au point, probablement au milieu du XVIIIe s., des fours-tunnels mixtes combinant la cuisson de 25 m3 de poteries de grès à 1300° C et celle de 5 m3 de tuiles, briques et pavés cuits à 900° C.
Pour cela, les potiers de Ger adjoignent au tunnel de cuisson à tirage horizontal, deux chambres de cuisson à tirage vertical dans la cheminée du four.
Le four est mis en chauffe très progressivement afin d’éviter que n’éclate l’argile encore humide des pots. C’est le « petit feu ». Pour assurer cette maîtrise, les potiers n’ont que la possibilité de varier l’alimentation du foyer en bois et de réguler le tirage. Puis le potier effectue le « grand feu » pour atteindre dans le tunnel la très haute température de 1280° C, Au-delà, les pots commencent à fondre et toute la production est perdue !
C’est l’expérience du potier qui, durant les quatre jours et quatre nuits de chauffe, permet cette maîtrise très empirique.
Ce sont ainsi 2 000 à 3 000 pièces qui sont cuites en consommant 50 stères de bois pendant les 100 heures que dure la cuisson. À feu égal, chaque fournée permet ainsi de cuire 20 % de pièces en plus !
Le village potier du Placître, dans lequel est implanté le Musée de la poterie normande, possède encore trois fours-tunnels dont l’un a été entièrement reconstitué après une fouille archéologique effectué en 1987 et 1988. Une carte postale du début du XXe s. a permis d'en identifier l'élévation.
D'autres villages potiers de Ger présentent aussi des vestiges de fours tunnels.
Découvrir cette invention technique… et écologique au Musée de la poterie normande !
François Toumit / Association des amis de la poterie de Ger
http://www.manche.fr/patrimoine/musee-regional-poterie-N.aspx
5, rue du musée
50850 GER
France
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