L’activité potière du Cotentin, attestée dès le XIIe s., s’est partagée entre trois localités, distantes de quinze à vingt-cinq kilomètres : Sauxemesnil dans le Val-de-Saire, Néhou dans le Val d’Ouve et Vindefontaine dans le Bauptois.
Partageant avec les potiers du Bessin le même gisement d’argile, la distinction de leurs produits respectifs, désignés de surcroît sous les mêmes termes, peut s’avérer délicate. Bien que longtemps dominée, là encore, par les pots à beurre, leur production reste surtout connue pour des pièces spectaculaires ou pittoresques décorés de kaolin provenant des gisements des Pieux et de Saint-Sauveur-le-Vicomte : fontaines, pichets marquis ou pots cochons, épis de faîtage ou encore statues.
L’activité s’est éteinte d’abord à Vindefontaine, ravagée par un incendie en 1894, puis à Saussemesnil en 1922, enfin à Néhou malgré l’adoption tardive de séchoirs chauffés, de broyeurs, malaxeurs et tours mécaniques. La réouverture de l’atelier d’Alphonse Hamel à Saint-Jacques-de-Néhou en 1954 a retardé l’extinction de l’activité potière jusqu’à son décès en 1976.