Attestée par l’archéologie au XIe siècle, puis par les archives à la fin du XIIe siècle et encore aujourd’hui représentée par le dernier artisan de grès à Noron-la-Poterie, la communauté potière du Bessin se distingue à la fois par sa longévité et sa mobilité.
Au Moyen Âge, ses potiers, producteurs de poteries claires, se font aussi une spécialité des pavés et de plates tombes funéraires. Liés aux seigneurs du Molay, ils se concentrent alors sur cette paroisse avant de se répandre à l’entour, jusqu’à se déplacer massivement vers l’Elle et la Vire (Lison, Moon-sur-Elle) puis, à l’ère industrielle, de refluer finalement sur Noron, Le Tronquay et Saint-Paul-du-Vernay. L’étendue du gisement d’argile, l’importance et la multiplicité des bois centrés sur la forêt de Cerisy suffisent à expliquer ces migrations.
Bien localisés sur des routes de commerce, proches du bassin beurrier d’Isigny, ces ateliers ont su diversifier leur production. Au début du XXe siècle, Noron reste le seul centre potier à répondre à une nouvelle clientèle touristique en produisant des poteries de fantaisie.