Du grès normand à la faïence bretonne
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Guillaume Dumaine, né en 1745, originaire du village de la Josserie sur la paroisse de Ger (Manche) fonde en 1778 une « manufacture de grais » à Quimperlé. Issu d’une grande famille de potiers normands, il apporte une maîtrise de la cuisson du grès, cette céramique imperméable indispensable à la conservation des aliments.
Après une faillite suite au naufrage du bateau sur lequel il avait embarqué sa marchandise et à un différend avec le sénéchal, il transfère en 1789 ses activités dans la paroisse de Locmaria 1, rue Haute, jouxtant Quimper, en précisant qu’il ne souhaite pas concurrencer les deux manufactures de faïence, se contentant de fabriquer des grès. Il obtient en 1791 six cents livres de la part du Directoire du Département pour construire un four.
Bien qu’elle reste un artisanat familial, la fabrique Dumaine réalise une production qui semble très estimée, en grande partie expédiée sur le marché de Nantes.
En 1816, les témoins qui déclarent le décès de Marie-Françoise Sehou, femme de Guillaume, sont André Dumaine, tourneur, neveu de la défunte et Jacques Dumaine, tourneur en grès. Il semble donc que Guillaume ait fait venir de Ger des parents spécialisés dans la fabrication des poteries de grès.
UNE LIGNÉE DE POTIERS DE GRÈS ET DE FAÏENCE
Guillaume Dumaine meurt en 1821. Son fils le remplace à la tête de l’atelier et sa fille Marie-Louise épouse Jean-Baptiste Tanquerey qui prend la direction en 1858. Sa petite-fille Marie-Augustine Tanquerey épouse Pierre-Jules Henriot en 1864. Ce dernier fait remettre en état le vieux four à grès qui n’avait pas été déchargé depuis 1842 et qui contenait encore les pièces mises à cuire. Il semble donc que la manufacture se soit orientée depuis le milieu du XIXe s. vers la faïence commune.
JULES HENRIOT, UNE GRANDE FIGURE DE LA FAÏENCE DE QUIMPER
Leurs fils Jules (1866-1951), est l’homme qui fait connaître ce nom au monde entier. Jules reprend en 1873 la direction de l’entreprise fondée par Guillaume Dumaine un siècle plus tôt. Il rachète les marques et les modèles Porquier-Beau en 1913 puis en 1927, avec ses fils Joseph et Robert fondent la « Faïencerie d’art breton Jules Henriot et fils ».
Enfin en 1967, la faïencerie de La Grande Maison HB (Hubaudière-Bousquet) fusionne avec la faïencerie Henriot ; la nouvelle entreprise prend le nom de « Société des faïencerie HB-Henriot ».
Ainsi la commune de Ger dans le Mortainais peut s’enorgueillir d’être la terre d’origine d’un des fondateurs de la faïence de Quimper.
François Toumit / Association des amis de la poterie de Ger
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Locmaria
29000 QUIMPER
France
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