Géologie, argile à pots et biodiversité
- Mortainais Domfrontais
Les fosses à pots des potiers du Mortainais et du Domfrontais se situaient dans la plaine alluviale de l’Égrenne entourées par les hameaux de la Goulande, de l’Aunay et du Frêne sur les communes de la Haute-Chapelle et de Saint-Gilles-de-Marais (Orne). Exploité depuis la fin du XIIIe siècle, ce petit gisement d'argile grésante d’une trentaine d’hectares, le seul dans tout le sud de la Normandie, a alimenté des générations de potiers de grès jusqu’au début du XXe siècle, afin de fabriquer des poteries utilitaires imperméables.
Avis de géologues
Les géologues expliquent qu’« à la fin du Pliocène se succèdent une vingtaine de périodes froides dites « glaciaires » entrecoupées de périodes tempérées « interglaciaires »… Au cours de cette période s’individualise au Sud-Ouest de Domfront (la Goulande), un petit bassin laguno-lacustre d’âge pléistocène ancien, à remplissage argileux. »[1]. C’est le futur gisement d’argile à grès des potiers qui s’est donc créé il y a 2 millions d’années.
Avis de potiers
Les potiers la perçoivent bien différemment comme en témoigne l’instituteur de Ger, M. Mauger, en 1904.
L’argile « est extraite à 16 kilomètres de là, aux carrières de la Goulande, commune de la Haute-Chapelle, tout près de Domfront. Cette argile, très plastique, fort onctueuse, exempte de toute matière étrangère mais en revanche lourde et compacte présente trois teintes différentes. La première couche que l’on rencontre en fouillant le sol est de couleur gris clair, légèrement jaunâtre, elle est appelée « sève » ; elle devient ensuite d’un gris plus blanc et donne alors la meilleure terre à pots. À 12 mètres de profondeur, l’argile est d’un gris sale et est beaucoup moins estimée. »[2]
Avis de naturalistes
Après un siècle d’abandon, les trous se sont remplis d’eau et de vase. La végétation a poussé et l’homme y a déversé ses ordures.
Acquises depuis 2012 par le Conservatoire des espaces naturels Normandie[3], une grande partie de ces « mares potières » a bénéficié d’importants travaux de « génie écologique ». Ils ont permis de restaurer et de « remettre en lumière » des mares en enlevant arbres abattus et ordures. Une parcelle de peupliers a été réaménagée une zone humide, des mares ont été creusées ou recreusées.
Le site abrite aujourd’hui une forte biodiversité végétale et animale. Six petits films très bien faits illustrent cette reconquête. Découvrez-les :
http://cen-normandie.fr/actualites-agenda/immersion-en-terre-conservatoire-les-mares-de-launay
Extrait des films « Les mares de Launay » réalisés du Conservatoire des espaces naturels Normandie
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Launay
61700 La Haute-Chapelle
France
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