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La faïence d'Aumale

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Aumale
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Aumale
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Les productions

Aumale est une petite ville de la vallée de la Bresle située dans le département de la Seine-Maritime.

Au XIe siècle le nom d’Albamarla est attesté. Ce nom est dérivé du terme gallo-romain « Albamargila », composé des éléments alba « blanc » et margila « marne » (en dialecte normand masle/mâle). Margila est dérivé du gaulois marga. Albamargila serait le calque du celtique glisomarga « argile blanche », gliso ayant donné le français glaise. (cf Wikipédia)

Malgré ces éléments toponymiques, on ne trouve pas de traces d’activités céramiques avant le XIXe siècle.

Deux fabriques de faïences fines vont coexister dans cette ville pendant une vingtaine d’années. La première fut ouverte en 1811 par Louis Antoine BAILLY qui était marchand de faïences à Forges-les-Eaux. Forges est tout proche (26 km) et la faïencerie de Georges WOOD établie dans cette ville est en plein essor, mais son fondateur meurt en 1811. Il n’y a pas de documents pour le vérifier, mais BAILLY y voit sans doute là l’opportunité de créer sa propre entreprise. Certains décors à Aumale sont la copie conforme des décors forgions tels que la petite maison, le soldat de l’Empire, Madame WOOD, nous sommes tentés de les attribuer à ces débuts.

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Faïence fine d'Aumale. Décor dit « Madame WOOD » copie d’un décor de Forges-les-Eaux. Début XIXe s./ Coll. privée

 

En 1824/1825, la fabrique BAILLY est cédée à Mery et Lemoine. Ceux-ci lancent les décors à impression qui sont en vogue et font déjà la fortune de Creil, de Montereau, etc…

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Assiette au décor imprimé premier empire

 

Ces décors seront nombreux et se déclineront comme dans les autres fabriques sur fond blanc, jaune ou vert. Plus rarement, le décor en noir est rehaussé par des touches de couleurs posées au pinceau. La qualité de cette production n’atteindra jamais le niveau de qualité de ses concurrents. MERY fit faillite en 1831 et la manufacture, ses outillages, ses précieuses plaques de cuivre pour l’impression furent mis à l’encan en 1832.

La seconde est créée en 1814 par Jean Marie BAILLET, qui la cède rapidement à LASSEUR, puis PAPE en devient propriétaire en 1819. Elle change à nouveau de mains en 1825, rachetée par LAMBERT et BAILLY (le même qui créa la première entreprise ?).  On pense que cette dernière cessa toute activité vers 1840.

Nous rattachons à cette fabrique les nombreux décors floraux peints à la main et par extension (grâce aux mêmes petits décors floraux qui ornent l’aile des assiettes), tous les volatiles, coqs, cygnes et perroquets.
 

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Décor à la pensée, c’est un des rares décors (avec les "coqs") que l’on retrouve à la fois à Aumale, Forges-les-Eaux et Le Havre

 

Les décors floraux sont fort nombreux, tracés au pinceau large, ils figurent toutes les fleurs qu’il est courant de rencontrer dans les jardins, œillet comme sur la photo, roses, myosotis, pensées, etc. La couleur rouge fer pour le traitement des pétales est la plus employée.

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Assiette au décor à l'œillet

 

La représentation du coq est très certainement le motif que l’on retrouve les plus fréquemment sur faïence. Il n’y a pas une fabrique qui n’a pas son coq. Ce fut un motif très populaire, dans les campagnes il chante avec le lever du jour et signale le début de la journée.
A Aumale, il n’y a qu’un seul type de coq. Celui-ci est dessiné directement au pinceau et occupe en plein la totalité du bassin de l’assiette. Il regarde vers la droite.

Ce coq se décline en trois associations de couleurs : bleu et rouge, jaune rouge et noir et rouge. L’aile de l’assiette est agrémentée du même motif floral à deux pétales réparti équitablement sur le pourtour.

 

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Assiette au coq bleu et rouge
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Assiette au coq jaune et rouge

 

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Assiette au coq noir et rouge

 

Tous ces coqs peuvent paraître identiques, mais à y regarder de plus près, ils n’ont pas toujours le même nombre de barbillons, les ergots sont soit absents soit très prononcés, placés au bas de la patte ou au milieu.
En mettant en correspondance ces infimes détails, on peut identifier quatre façons différentes de dessiner ces coqs, donc quatre mains. L’absence d’archives, ou d’études sur celles-ci ne permet pas aujourd’hui de donner un nom à ces peintres anonymes.

Aumale, n’a pas produit que des assiettes. On peut encore trouver des plats à barbe avec des décors floraux, des soupières, des tasses. Les pièces sont rarement marquées, ce qui ne facilite pas l’identification. Lorsqu’elles le sont, c’est en creux, AUMALE en lettre capitale.

 

Jean-Bernard Buessard / GEVAC de Normandie

Adresse

Route nationale
76390 Aumale
France

49.767650148125, 1.7536131709111

Commentaires

Soumis par Jean Pierre Simonin (non vérifié) activé ven 27/01/2023 - 22:29

Bonjour
Je m'intéresse à la céramique qui recouvre et décoré partiellement boutiques et maisons. Je possède moi même a Beauvais une ancienne charcuterie entièrement couverte de GREBER
On m'a dit qu'il existait à Aumale une façade de ce type. Pouvez vous me le confirmer, et si oui, où se trouve t'elle ?
Merci pour votre réponse.
Cordialement
Jean Pierre Simonin

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