Les "Pères la colique", des tabatières en grès... mais pas que !

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Les potiers de Ger, de Noron et du Beauvaisis ont produits de nombreux types de tabatières.
Les plus originales sont, sans contexte, les « pères la colique » qui présentent des formes humaines ou animales humoristiques avec un orifice localisé sur le crâne ou au fondement. Fermés par un bouchon, ils permettent de conserver une petite quantité de tabac à priser. Pour le consommer, l’usager dépose le tabac en poudre dans le creux de la partie supérieure de sa main, entre le pouce et le poignet (ce creux est d’ailleurs appelé « tabatière anatomique » !) puis l’inhale par un fort reniflement.
Observez leurs formes humoristiques : le couple de bourgeois, la matrone avec les mains sur les hanches, le chat, le cochon et le chien qui semble sorti des mains d’un sculpteur de modillons des églises romanes. Ils étaient fabriqués par moulage dans des moules en plâtre.
Mais ces hommes et ces femmes accroupies la culotte baissée sont également des jouets qui ont fait la joie des enfants, du XIXe au milieu du XXe siècle. Ils sont alors en métal ou en plâtre. On introduit un bâtonnet dans le fondement, et quand on l’allume une pâte molle en sort, donnant l’impression que le Père La Colique a... la colique. Contenant de l’acide picrique détonnant, irritant et toxique, l’usage de ces bâtonnets a été interdit.
Dans les Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir se souvient : " … au derrière d’un bonhomme de plomb qu’elle appelait "le père la colique", elle allumait une capsule blanche d’où s’échappait un serpentin brunâtre. "
François Toumit / AAPG
50850 GER
France
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